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dimanche 11 février 2018

Renée de France (1510-1574) figure emblématique de Montargis

Le nom de "Renée de France" est familier aux montargois (ou du moins aux anciens montargois que nous sommes)...mais j'ignorais son histoire...
Voici donc un article reprenant les infos trouvées:
Renée de France, comtesse puis duchesse de Chartres, comtesse de Gisors et dame de Montargis
née à Blois le 25 octobre 1510, morte à Montargis le 12 juin 1574 
est la fille cadette de Louis XII, roi de France, et d'Anne de Bretagne.
Ses parents :
Anne, fille du Duc de Bretagne François II et de la Princesse de Navarre Marguerite de Foix est née à Nantes en Janvier 1477. 
Elle devient Reine en France en épousant Charles VIII au Château de Langeais le 6 décembre 1491 ...plusieurs fausses couches et 6 enfants morts en bas âge (une grossesse tous les 14 mois). 

Anne de Bretagne se retrouve veuve le 7 avril 1498 (Charles VIII décède après avoir heurté le linteau d’une porte au Château d’Amboise) et devient "Reine douairière" de France. 
Son cousin, devenu Roi de France, Louis XII, 36 ans, fils de Charles d’Orléans et de Marie de Clèves, souhaite épouser la jeune veuve (21 ans), mais il est marié depuis 1476 à Jeanne de France, fille de Louis XI. Mariage annulé par le pape pour stérilité.
Mariage d’Anne et Louis XII au Château de Nantes 8 janvier 1499:
 4 enfants issus de ce mariage dont seules 2 filles survécurent:
-      Claude de France  née 1499 qui deviendra Reine de France en 1515 en épousant François 1er
-      Renée de France née en 1510

 Anne de Bretagne est morte à Blois en Janvier 1541 à 36 ans
son 2è époux Louis XII

Renée de France est donc la belle-sœur de François 1er, tante d'Henri II et grand-tante de trois rois François IICharles IX et Henri III.
Elle fut mariée à l'âge de 18 ans au duc Hercule II d'Este et passa trente-deux ans en Italie à Ferrare.
Princesse évangélique dès les années 1530, Renée de France fut confrontée à l'hostilité de son mari, le duc de Ferrare et de Modène, pour les idées nouvelles et dut subir de violentes pressions pour l'abandon de ses opinions religieuses.
Après la mort de son époux en 1559, Renée de France s'installa en France à Montargis où elle dressa une église réformée. Elle y accueille nombre de réfugiés protestants durant les guerres de religion.
Princesse éclairée de la Renaissance et femme de tempérance, elle se heurta à la misogynie des ministres protestants et s'opposa à la passion et l'intransigeance de ses coreligionnaires.
Sa fille Anne d'Este, grande dame de la cour de France fut l'épouse du duc François de Guise, chef charismatique du parti catholique au moment des guerres de religion.
Jeunesse et mariage:
Renée de France perdit sa mère (Anne de Bretagne) à quatre ans, son père (Louis XII) à cinq, sa sœur à quatorze ans (Claude de France, qui avait épousé en 1514 François d'Angoulême, mourut en 1524).
Renée de France fut confiée par sa mère à Michelle de Saubonne, mais la Cour écarta celle-ci car elle défendait d'un peu trop près les intérêts de sa pupille et professait déjà des idées proches de la réforme. Certains affirment sans preuves que Lefèvre d'Étaples aurait présidé à sa formation intellectuelle et religieuse. D'ailleurs la jeune princesse était un peu plus âgée que les enfants royaux dont l'humaniste supervisait l'éducation vers 1525. De même il ne reste que quelques lettres de Renée à Marguerite de Valois-Angoulême, duchesse d'Alençon puis reine consort de Navarre. Il est difficile d'en déduire qu'à son départ pour Ferrare, Renée était proche du cercle évangélique de Meaux et de sa protectrice, sœur de François Ier.
Renée de France épousa le 28 mai 1528, à Paris, Hercule II d'Este (1508-1559), duc de Ferrare, de Modèneet de Reggio (fils de Lucrèce Borgia), et lui apporta en dot le duché de Chartres, le comté de Gisors et le domaine de Montargis. Le tout se montait à 12.500 écus de rente, soit 25.000 livres tournois, à l'époque du mariage.
Cette somme était extrêmement modeste pour une princesse du sang qui aurait dû hériter du duché de Bretagne, et ce d'autant plus que la Couronne, dès 1530, avait pris du retard dans le paiement de la pension. Le contrat de mariage de ses parents, Louis XII et Anne de Bretagne spécifie clairement que le duché de Bretagne devait revenir au deuxième enfant, mâle ou femelle, donc à Renée. À ce sujet, Renée intentera, bien plus tard, un procès contre le roi Charles IX afin de récupérer son héritage de droit, mais sera déboutée.
Hercule II marié à Renée de France


Ils eurent comme enfants :
·         Anne (1531-1607), duchesse de Guise puis de Nemours, mariée
·         Alphonse II d'Este (1533-1597), duc de Ferrare, de Modène et de Reggio

·         Lucrèce (1535-1598), mariée en 1570 avec François Marie II della Rovereduc d'Urbino (1549-1631)

·         Éléonore (1537-1581)

·         Louis d'Este (1538-1586), cardinal d'Este, évêque de Ferrare, archevêque d’Auch

 

Persécutions en Italie:

À Ferrare, Renée de France réunit autour d'elle une foule d'hommes doctes, dont de nombreux protestants, venus d'Italie, d'Allemagne, de France, de Genève ; 

Elle employa comme secrétaires Lyon Jamet et Clément Marot (1496-1944 à Turin), 


Renée de France protégea de nombreux coreligionnaires poursuivis pour leurs idées religieuses : Camillo RenatoLodovico DomenichiIsabelle Bressegna, etc.

Elle rassembla autour d'elle, dans les années cinquante, des réfugiés venus de l'Europe entière, sans manifester pour autant le désir de structurer ce mouvement à la manière des calvinistes de Genève.
L'année-charnière de son séjour italien, celle où se déploie son engagement politique et religieux est 1536: elle reçut au printemps Jean Calvin qui s'arrêta à Ferrare ; elle défendit avec succès un chantre arrêté pour ses propos blasphématoires au sortir de la messe, le jeudi de la Cène; enfin elle fit libérer son secrétaire, Jean Cornillau, emprisonné pour n'avoir pas répondu à la convocation ducale.
(Calvin 1809-1865 Suisse)

François Ier, par le biais de ses ambassadeurs à Venise Georges de Selveévêque de Lavaur
et Georges d'Armagnac, futur cardinal, intervint en sa faveur et Marguerite de Navarre relaya le bruit, que propageait Michelle de Saubonne, dame de Parthenay, sa dame de compagnie, selon lequel Hercule II cherchait à faire mourir de désespoir et de honte sa femme.
Dès 1537, semble-t-il, Renée de France commença à correspondre avec le réformateur de Genève, Jean Calvin, qui signait «Charles d'Espeville»: les derniers éditeurs des œuvres de Calvin (Droz, mars 2006) ont revu la datation de la première lettre du réformateur que l'on plaçait jusque là en 1541. Ses livres de comptes, conservés à Turin, témoignent de son engagement calviniste, et de l'achat de nombreux ouvrages réformés.
L'année 1554 représente une cassure dans cet engagement : admonestée par Matthieu Ory, grand inquisiteur de France envoyé par Henri II, emprisonnée et interrogée par le jésuite Claude Pelletier en présence de l'inquisiteur local de Ferrare, Girolamo Papino, isolée au Castello, elle accepta d'assister à la messe, de communier et de se confesser, reniant ainsi en apparence sa foi. Mais libérée, elle poursuivit son œuvre plus discrètement, à la déception de Calvin qui aurait voulu en faire « l'héroïne » du parti. La correspondance de Calvin témoigne de sa déception à l'égard de celle qui refusait ainsi de devenir la « vitrine » du parti réformé, à l'époque où sont publiés les premiers martyrologes calvinistes.

De l'Italie à la France : Au milieu des guerres de religion

De retour en France en septembre 1560, après la mort de son époux (3 octobre 1559), elle s'installa à Montargis. 
Elle y accueillit les réformés qui voulaient s'y réfugier, malgré les menaces de son gendre, le duc de Guise, et de la Couronne. 
Agrippa d'Aubigné évoqua le refuge de Montargis où lui-même fut accueilli alors qu'il était en fuite, avec son précepteur. 
Théodore Agrippa d'Aubigné né en Saintonge en 1552, mort à Genève en 1630 
c'est un homme de guerre, écrivain "controversiste" et poète baroque:

Durant les trois premières guerres de religion, Renée sut préserver Montargis grâce à d'habiles négociations avec les armées protestantes et l'armée royale commandée à partir de novembre 1567 par le duc d'Anjou, futur Henri III.
Elle imposa l'idée que cette ville, située sur un axe fluvial stratégique, pouvait rester une poche de neutralité n'accueillant ni un parti ni l'autre. 
L'amitié qu'elle entretenait avec ses voisins les Coligny, ainsi que la proximité de sang avec la famille royale, lui permirent, malgré quelques révoltes des habitants, de conserver cette place.
Proche de son plus jeune fils, le cardinal Louis d'Este, et de sa fille aînée Anne d'Este, Renée ne manifesta pas de désaccord apparent au remariage de la dite fille, en 1566, avec le duc de Nemours; certaines familles influentes à la Cour manifestèrent au contraire leur mécontentement, parmi lesquelles la famille du précédent époux, le duc François de Guise assassiné en 1563, et la reine de Navarre, Jeanne d'Albret, favorable au mariage de sa cousine Françoise de Rohan avec le duc de Nemours.
On voit donc que les relations mère-fille ne peuvent s'évaluer à l'aune des différences confessionnelles: Renée était protestante, Anne avait épousé à la suite deux fervents catholiques. Pourtant, Renée manifesta toujours la plus grande solidarité avec sa fille aînée. Au contraire, Renée critique, dans l'une de ses lettres, la reine de Navarre dont elle conteste le fanatisme, dangereux pour le pays, et immoral : elle affirme que Jeanne d'Albret se plaît à répandre des rumeurs, des mensonges, par prosélytisme religieux.
Elle critique ainsi un pilier du parti protestant, manifestant son esprit d'indépendance. De la même manière, il nous reste des missives où elle critique Calvin, et en particulier toute tendance à mettre un pays à feu et à sang par conviction religieuse : on peut ranger Renée de France, semble-t-il, dans le parti des moyenneurs, c'est-à-dire de ceux qui voulaient la paix à tout prix, la concorde, au prix de quelques concessions religieuses et politiques à leurs yeux nécessaires.
Les relations avec ses enfants furent contrastées durant ce séjour français : un grand amour la liait à Anne et Louis, son cadet, cardinal d'Este, qui lui aussi faisait carrière à la cour de France ; la méfiance et la déception caractérisaient ses relations épistolaires avec son fils aîné, Alphonse ; enfin elle ne semble pas avoir été très proche de ses filles cadettes, Eléonore et Lucrèce.

Une fin de vie discrète, dans la pratique réformée:

Présente aux noces de Henri de Navarre et de la princesse Marguerite, en 1572, son hôtel fut, semble-t-il, protégé par les gardes de son beau-fils le duc de Nemours, lors du massacre de la Saint-Barthélemy.

Silencieuse, la duchesse quitta Paris sous la protection d'une escorte royale et guisarde, sans doute, car elle est la grand-mère du duc de Guise Henri.
Suivit une période de relative discrétion (épistolaire tout au moins) jusqu'à son décès, deux ans plus tard.
Il semble que jusqu'à la fin, elle ait poursuivi son travail de protection des réformés, recueillant les ministres persécutés, les errants, dans son château de Montargis, « jusqu'à entretenir, dit Brantôme, plusieurs centaines de réfugiés à la fois ».
À la fin de sa vie, elle se préoccupa de la succession du duché de Ferrare, cherchant à persuader son fils cadet, Louis, cardinal d'Este, d'abandonner l'état ecclésiastique pour prendre la suite de son frère Alphonse II, qui mourut sans descendance. En vain.
À sa demande, sa fille aînée, accourue à sa mort, la fit enterrer sans pompe dans l'enceinte du château, on ne sait où. 
C'est d'ailleurs Anne d'Este qui reçut Montargis que, depuis son procès avec la Couronne, réglé en 1571, Renée tenait en usufruit.
 Chateau de Montargis, d'après Jacques ANDROUET du CERCEAU vers 1565
Puis vers 1808, et en 1982

Voici l'histoire de Renée de France.

Il était donc logique que le temple construit dans les années 70, sur la butte de l'ancien château porte le nom de "Centre Renée de France":

"Accueillis dans un bâtiment cultuel moderne remarquable à côté du château de Montargis, outre les lieux et la vue sur la ville, vous découvrirez l'exposition "Luther ouvre les portes à la modernité" préparée dans le cadre du 500ème anniversaire de la Réforme luthérienne.

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