Le nom de "Renée de France" est familier aux montargois (ou du moins aux anciens montargois que nous sommes)...mais j'ignorais son histoire...
Persécutions
en Italie:
Renée de France protégea de nombreux coreligionnaires poursuivis pour leurs idées
religieuses : Camillo Renato, Lodovico Domenichi, Isabelle Bressegna, etc.
Durant les trois premières guerres de religion, Renée sut préserver
Montargis grâce à d'habiles négociations avec les armées protestantes et
l'armée royale commandée à partir de novembre 1567 par le duc
d'Anjou, futur Henri III.
Une
fin de vie discrète, dans la pratique réformée:
Voici donc un article reprenant les infos trouvées:
Renée de France, comtesse puis duchesse de Chartres, comtesse de Gisors et dame de Montargis,
est la fille cadette de Louis XII, roi de France, et d'Anne de Bretagne.
Ses
parents :
Anne, fille du Duc de Bretagne François II et de la
Princesse de Navarre Marguerite de Foix est née à Nantes en Janvier 1477.
Elle devient Reine en France en épousant Charles VIII au Château de Langeais le 6 décembre 1491 ...plusieurs fausses couches
et 6 enfants morts en bas âge (une grossesse tous les 14 mois).
Anne de Bretagne se retrouve veuve le 7 avril 1498 (Charles VIII décède après avoir heurté le linteau d’une porte au Château d’Amboise) et devient "Reine douairière" de France.
Son cousin, devenu Roi de France, Louis XII, 36 ans, fils de Charles d’Orléans et de Marie de
Clèves, souhaite épouser la jeune veuve (21 ans), mais il est marié depuis 1476 à
Jeanne de France, fille de Louis XI. Mariage annulé par le pape pour stérilité.
Mariage d’Anne
et Louis XII au Château de Nantes 8 janvier 1499:
4 enfants issus de ce mariage dont seules 2
filles survécurent:
- Claude de
France née 1499 qui deviendra Reine de France
en 1515 en épousant François 1er
-
Renée de France née en 1510
Anne de Bretagne est morte à Blois en Janvier
1541 à 36 ans
son 2è époux Louis XII
Renée de France est donc la belle-sœur de François 1er, tante d'Henri II et grand-tante de trois
rois François II, Charles IX et Henri III.
Elle fut mariée à l'âge de 18 ans au
duc Hercule II d'Este et passa trente-deux ans en Italie à Ferrare.
Princesse évangélique dès
les années 1530, Renée de France fut confrontée
à l'hostilité de son mari, le duc de Ferrare et de Modène, pour les idées
nouvelles et dut subir de violentes pressions pour l'abandon de ses opinions
religieuses.
Après la mort de son époux en 1559, Renée de France s'installa en
France à Montargis où elle dressa une église réformée. Elle y accueille nombre de
réfugiés protestants durant les guerres de religion.
Princesse éclairée de la Renaissance et
femme de tempérance, elle se heurta à la misogynie des ministres protestants et
s'opposa à la passion et l'intransigeance de ses coreligionnaires.
Sa fille Anne d'Este, grande dame de
la cour de France fut l'épouse du duc François de Guise, chef charismatique du
parti catholique au moment des guerres de religion.
Jeunesse et mariage:
Renée de France perdit sa mère (Anne de Bretagne) à quatre ans, son père (Louis XII) à cinq, sa sœur à quatorze
ans (Claude de France,
qui avait épousé en 1514 François d'Angoulême, mourut en 1524).
Renée de France fut confiée par sa mère à Michelle de Saubonne, mais
la Cour écarta celle-ci car elle défendait d'un peu trop près les intérêts de
sa pupille et professait déjà des idées proches de la réforme. Certains affirment sans preuves que Lefèvre d'Étaples aurait
présidé à sa formation intellectuelle et religieuse. D'ailleurs la jeune
princesse était un peu plus âgée que les enfants royaux dont l'humaniste
supervisait l'éducation vers 1525. De même il ne reste que quelques
lettres de Renée à Marguerite de
Valois-Angoulême, duchesse d'Alençon puis reine consort de
Navarre. Il est difficile d'en déduire qu'à son départ pour Ferrare,
Renée était proche du cercle évangélique de Meaux et
de sa protectrice, sœur de François Ier.
Renée de France épousa le 28 mai 1528,
à Paris, Hercule II d'Este (1508-1559),
duc de Ferrare, de Modèneet de Reggio
(fils de Lucrèce Borgia), et lui
apporta en dot le duché de Chartres, le comté
de Gisors et le domaine de Montargis. Le tout se montait à 12.500
écus de
rente, soit 25.000 livres tournois, à l'époque du mariage.
Cette somme était extrêmement
modeste pour une princesse du sang qui aurait dû hériter du duché de Bretagne,
et ce d'autant plus que la Couronne, dès 1530,
avait pris du retard dans le paiement de la pension. Le contrat de mariage de
ses parents, Louis XII et Anne de Bretagne spécifie clairement que le duché de
Bretagne devait revenir au deuxième enfant, mâle ou femelle, donc à Renée. À ce sujet, Renée intentera, bien plus tard, un
procès contre le roi Charles IX afin de récupérer son héritage de droit, mais
sera déboutée.
Hercule II marié à Renée de France
Ils eurent
comme enfants :
1. à Saint-Germain-en-Laye en 1548 avec François de Lorraine (1519-1563)
Persécutions
en Italie:
À Ferrare, Renée de France réunit autour d'elle une foule d'hommes doctes, dont de nombreux protestants, venus d'Italie, d'Allemagne, de France, de Genève ;
Elle employa comme secrétaires Lyon Jamet et Clément Marot (1496-1944 à Turin),
Renée de France protégea de nombreux coreligionnaires poursuivis pour leurs idées
religieuses : Camillo Renato, Lodovico Domenichi, Isabelle Bressegna, etc.
Elle rassembla autour d'elle, dans les années
cinquante, des réfugiés venus de l'Europe entière, sans manifester pour autant
le désir de structurer ce mouvement à la manière des calvinistes de Genève.
L'année-charnière de son séjour italien,
celle où se déploie son engagement politique et religieux est 1536: elle
reçut au printemps Jean Calvin qui s'arrêta à Ferrare ; elle défendit
avec succès un chantre arrêté pour ses propos blasphématoires au sortir de la
messe, le jeudi de la Cène; enfin elle fit libérer son secrétaire, Jean
Cornillau, emprisonné pour n'avoir pas répondu à la convocation ducale.
(Calvin 1809-1865 Suisse)
et Georges d'Armagnac, futur cardinal, intervint en
sa faveur et Marguerite de Navarre relaya le bruit, que propageait Michelle de
Saubonne, dame de Parthenay, sa dame de compagnie, selon lequel Hercule II
cherchait à faire mourir de désespoir et de honte sa femme.
Dès 1537, semble-t-il, Renée de France commença à
correspondre avec le réformateur de Genève, Jean Calvin, qui signait
«Charles d'Espeville»: les derniers éditeurs des œuvres de
Calvin (Droz, mars 2006) ont revu la datation de la première lettre du
réformateur que l'on plaçait jusque là en 1541. Ses livres de comptes,
conservés à Turin,
témoignent de son engagement calviniste, et de l'achat de nombreux ouvrages
réformés.
L'année 1554 représente une cassure dans cet
engagement : admonestée par Matthieu
Ory, grand inquisiteur de France envoyé par Henri II, emprisonnée et
interrogée par le jésuite Claude
Pelletier en présence de l'inquisiteur local de Ferrare, Girolamo
Papino, isolée au Castello, elle accepta d'assister à la messe, de communier et
de se confesser, reniant ainsi en apparence sa foi. Mais libérée, elle
poursuivit son œuvre plus discrètement, à la déception de Calvin qui aurait
voulu en faire « l'héroïne » du parti. La correspondance de Calvin
témoigne de sa déception à l'égard de celle qui refusait ainsi de devenir la
« vitrine » du parti réformé, à l'époque où sont publiés les premiers
martyrologes calvinistes.
De l'Italie à la France : Au milieu des guerres de religion
De retour en France en septembre 1560, après
la mort de son époux (3 octobre 1559), elle s'installa à Montargis.
Elle y accueillit les réformés qui voulaient s'y réfugier, malgré les menaces de son gendre, le duc de Guise, et de la Couronne.
Elle y accueillit les réformés qui voulaient s'y réfugier, malgré les menaces de son gendre, le duc de Guise, et de la Couronne.
Agrippa d'Aubigné évoqua le refuge
de Montargis où lui-même fut accueilli alors qu'il était en fuite, avec son
précepteur.
Théodore Agrippa d'Aubigné né en Saintonge en 1552, mort à Genève en 1630
c'est un homme de guerre, écrivain "controversiste" et poète baroque:
Elle imposa l'idée que cette ville, située sur
un axe fluvial stratégique, pouvait rester une poche de neutralité
n'accueillant ni un parti ni l'autre.
L'amitié qu'elle entretenait avec ses voisins les Coligny, ainsi que la proximité de sang avec la famille royale, lui permirent, malgré quelques révoltes des habitants, de conserver cette place.
L'amitié qu'elle entretenait avec ses voisins les Coligny, ainsi que la proximité de sang avec la famille royale, lui permirent, malgré quelques révoltes des habitants, de conserver cette place.
Proche de son plus jeune fils, le cardinal
Louis d'Este, et de sa fille aînée Anne d'Este, Renée ne manifesta pas de désaccord
apparent au remariage de la dite fille, en 1566, avec le duc de
Nemours; certaines familles influentes à la Cour manifestèrent au
contraire leur mécontentement, parmi lesquelles la famille du précédent époux,
le duc François de Guise assassiné en 1563, et la reine de
Navarre, Jeanne d'Albret, favorable au
mariage de sa cousine Françoise de Rohan avec le duc de Nemours.
On voit donc que les relations mère-fille ne
peuvent s'évaluer à l'aune des différences confessionnelles: Renée était
protestante, Anne avait épousé à la suite deux fervents catholiques. Pourtant,
Renée manifesta toujours la plus grande solidarité avec sa fille aînée. Au
contraire, Renée critique, dans l'une de ses lettres, la reine de Navarre dont
elle conteste le fanatisme, dangereux pour le pays, et immoral : elle
affirme que Jeanne d'Albret se plaît à répandre des rumeurs, des mensonges, par
prosélytisme religieux.
Elle critique ainsi un pilier du parti
protestant, manifestant son esprit d'indépendance. De la même manière, il nous
reste des missives où elle critique Calvin, et en particulier toute tendance à
mettre un pays à feu et à sang par conviction religieuse : on peut ranger
Renée de France, semble-t-il, dans le parti des
moyenneurs, c'est-à-dire de ceux qui voulaient la paix à tout prix, la
concorde, au prix de quelques concessions religieuses et politiques à leurs
yeux nécessaires.
Les relations avec ses enfants furent
contrastées durant ce séjour français : un grand amour la liait à Anne et
Louis, son cadet, cardinal d'Este, qui lui aussi faisait carrière à la cour de
France ; la méfiance et la déception caractérisaient ses relations
épistolaires avec son fils aîné, Alphonse ; enfin elle ne semble pas avoir
été très proche de ses filles cadettes, Eléonore et Lucrèce.
Une
fin de vie discrète, dans la pratique réformée:
Présente aux noces de Henri de Navarre et de la princesse Marguerite, en 1572, son hôtel
fut, semble-t-il, protégé par les gardes de son beau-fils le duc de Nemours,
lors du massacre de la Saint-Barthélemy.
Silencieuse, la duchesse quitta Paris sous la
protection d'une escorte royale et guisarde, sans doute, car elle est la
grand-mère du duc de Guise Henri.
Suivit une période de relative discrétion
(épistolaire tout au moins) jusqu'à son décès, deux ans plus tard.
Il semble que jusqu'à la fin, elle ait
poursuivi son travail de protection des réformés, recueillant les ministres
persécutés, les errants, dans son château de Montargis, « jusqu'à
entretenir, dit Brantôme, plusieurs centaines de réfugiés à la fois ».
À la fin de sa vie, elle se préoccupa de la
succession du duché de Ferrare, cherchant à persuader son fils
cadet, Louis, cardinal d'Este, d'abandonner l'état ecclésiastique pour prendre
la suite de son frère Alphonse II, qui mourut sans descendance. En vain.
À sa demande, sa fille aînée, accourue à sa
mort, la fit enterrer sans pompe dans l'enceinte du château, on ne sait où.
C'est d'ailleurs Anne d'Este qui reçut Montargis que, depuis son procès avec la Couronne, réglé en 1571, Renée tenait en usufruit.
Chateau de Montargis, d'après Jacques ANDROUET du CERCEAU vers 1565C'est d'ailleurs Anne d'Este qui reçut Montargis que, depuis son procès avec la Couronne, réglé en 1571, Renée tenait en usufruit.
Puis vers 1808, et en 1982
Voici l'histoire de Renée de France.
Il était donc logique que le temple construit dans les années 70, sur la butte de l'ancien château porte le nom de "Centre Renée de France":
"Accueillis dans un bâtiment cultuel moderne remarquable à côté du château de Montargis, outre les lieux et la vue sur la ville, vous découvrirez l'exposition "Luther ouvre les portes à la modernité" préparée dans le cadre du 500ème anniversaire de la Réforme luthérienne.
Ce blog est le votre, informez-moi, si vous souhaitez publier ici.
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